Dans les coulisses de la Confrérie des Vignerons Indépendants

Réunis sous ce qui s'appelait jusqu'en 2000 le syndicat des caves particulières, les Vignerons Indépendants forment un collectif de plus de 7000 adhérents à travers la France. En marge de la vie quotidienne d'une telle confrérie, plusieurs Salons des Vins et des Vignerons Indépendants se tiennent tous les ans dans différentes villes de l'hexagone. Evénements incontournables du calendrier des adhérents qui y participent, ils sont aussi l'occasion de permettre au grand public de rencontrer les producteurs en direct, d'échanger, de découvrir et d'acheter quelques vins directement au producteur.

Dans les coulisses de ces manifestations, Gaspard vous amène faire un tour pour en découvrir les origines, le fonctionnement mais aussi le célèbre concours qui, chaque année, se déroule en marge du Salon des Vins et des Vignerons Indépendants de Paris, plus grand salon du monde dédié au vin parmi les salons ouverts au grand public.

Les origines de la confrérie et de ses salons

En 1976, pour dénoncer l'hégémonie des caves coopératives qui se multiplient un peu partout dans le sud de la France, une poignée de propriétaires-récoltants décide de fonder le syndicat des caves particulières.

Si le premier regroupement de vignerons se forme dans le Languedoc-Roussillon, où la filière coopérative prend de plus d'ampleur et bouleverse le marché en tirant les prix vers le bas, d'autres ne tardent pas à se former sur l'ensemble du territoire.

Ici et là, le contrepouvoir s'organise en un mouvement national qui, aujourd'hui, est divisé en 32 fédérations départementales.

En 1978, la fédération du Vaucluse, qui s'appelait à ce moment-là le groupement des caves particulières de la Vallée du Rhône, organise son tout premier salon des vignerons indépendants en réaction aux coopératives locales qui, à cette époque, régulent le marché.

Dans la foulée, une quinzaine de producteurs indépendants monte à Paris pour y présenter et vendre leurs vins en direct, conscients qu'il leur appartient de valoriser eux-mêmes leur production.

En ce sens, une marque Vignerons Indépendants est créée dès le milieu des années 80, afin de permettre aux consommateurs d'identifier plus facilement les vins issus d'un vigneron qui gère toute la production de son vin, de la vigne jusqu'à la bouteille.

Quelques années plus tard, en 1990, le Concours des Vins des Vignerons Indépendants voit le jour. Dans un format itinérant, il est organisé dans un lieu différent chaque année, selon où le congrès des caves particulières se tient. Depuis, ces congrès ont évolué en ce que l'on appelle aujourd'hui les rencontres nationales. Si celles-ci sont toujours itinérantes et se déroulent chaque année dans des départements viticoles différents, le concours, quant à lui, n'est plus en lien avec cet événement et s'est sédentarisé à Paris.

Entre temps, l'année 2000 voit un changement de taille pour le syndicat qui troque son nom de caves particulières contre celui de Vignerons Indépendants, afin d’avoir une meilleure lisibilité du grand public. Pari réussi puisque, 20 ans plus tard, la marque est connue par 7 consommateurs de vin sur 10.

Le fonctionnement des salons des Vins et des Vignerons Indépendants

Chaque année, l'ensemble des salons des vins et des vignerons indépendants accueillent plus de 300 000 visiteurs à travers tout l'hexagone.

Si l'on connaît bien celui de Paris, qui est - comme nous l'évoquions plus haut - le plus grand salon au monde dédié au vin et ouvert au grand public, les fédérations départementales des vignerons indépendants essaiment dans d'autres villes comme à Saint-Estève (Pyrénées-Orientales) et à Angers (Maine-et-Loire). Si les salons de Bordeaux, Paris, Lyon ou encore Lille sont devenus des événements incontournables, autant pour les vignerons - qui peuvent y réaliser jusqu'à 30% de leur chiffre d'affaires annuel - que pour le grand public qui répond toujours présent, ces salons plus intimistes correspondent mieux aux besoins de proximité que recherchent les consommateurs actuels.

De Paris à Angers, seule la taille du salon change.

Dans le principe, depuis le tout premier salon de 1978, la confrérie n’a pas changé de formule et garantie :

• Un tarif plein à 6€ et un tarif réduit à 3€ contre lequel chaque visiteur reçoit un verre de dégustation INAO ;

• Des stands identiques pour tout le monde et des appellations mélangées, pour favoriser les jolies découvertes tout en garantissant l'équité !

Le "bon plan de Gaspard" : si vous prévoyez de vous rendre à la prochaine édition du Salon des Vins et des Vignerons Indépendants de Paris, qui se tiendra du 17 au 18 mars prochain à l'Espace Champerret, notez que vous avez la possibilité - si vous êtes un fidèle acheteur - de vous faire inviter par un propriétaire-récoltant à la soirée privée du jeudi 16 mars qui se tiendra de 18h à 22h et lors de laquelle une dégustation de vin sera proposée aux participants. L’invitation à cet événement confère plusieurs privilèges à ses invités :

• La remise d’un verre de marque Chef & Sommelier ;

• La mise à disposition d’un vestiaire gratuit ;

• La mise à disposition d’un service chariots afin de récupérer vos achats ;

• La mise à disposition d’une aire de retrait de vos achats ;

• La livraison à domicile de vos achats (4€ par carton) ;

• Un service de consigne pour vous permettre de profiter du salon et de venir récupérer vos achats à la date et à l’heure que vous souhaitez durant toute la durée de l’événement ;

• La mise à disposition d’un service de porteurs pour vous aider à transporter vos achats du salon jusqu’au parking.

Le concours des Vins des Vignerons Indépendants

Seul concours dédié à 100% aux propriétaires-récoltants, le concours des vins et des vignerons indépendants est ouvert à tous types de vins et de spiritueux, même si son producteur n'est pas adhérent à la confrérie.

Autre singularité du concours, il réunit un jury de près de 2200 dégustateurs amateurs, qui ne sont pas nécessairement des professionnels de la filière. 

Cela peut surprendre et pourtant, qui de mieux placé pour noter un vin que son consommateur final quand on y réfléchit ? 

Ainsi, de la même manière que pour l'organisation des salons, le syndicat se distingue encore une fois pour sa volonté d'équité entre les appellations, entre les terroirs, mais également entre les producteurs.

S'ils ne sont pas des professionnels du métier, les dégustateurs sont cependant recrutés en tenant bien-sûr compte de leur affinité avec le nectar dionysiaque. Ils peuvent ainsi être sélectionnés parmi les membres de clubs d'œnologie ou parmi les visiteurs réguliers des salons des vins.

Formés en amont du concours, ils acquièrent les techniques de dégustation et le vocabulaire technique nécessaire à l’harmonisation de leurs analyses avec celles des autres jurés.

Une fois prêts, le marathon bacchique peut commencer.

Répartis par table de quatre, ils dégustent une douzaine de flacons durant des sessions qui s'étalent sur deux jours et durent deux heures chacune. Si l'anonymat de chaque vin est évidemment de rigueur, préservé jusqu'au moment de la saisie informatique de la note, les participants ont le droit (et même le devoir !) d'échanger entre eux et de débattre sur les aspects gustatifs, olfactifs et visuels du vin ou du spiritueux qu'ils viennent de déguster. Ce n'est que de façon collégiale que la décision d'accorder - ou pas - une médaille est prise. Si le flacon est médaillé, le jury doit par ailleurs déterminer la couleur de cette dernière (médaille d’or ; médaille d’argent ou médaille de bronze).

L'an dernier, le concours a permis de médailler 1358 vins parmi les 5100 présentés.