Quelle est la durée de conservation idéale du vin pour le boire à son apogée ?

Nous avons là une très vaste interrogation qui mérite que l’on s’y attarde un peu. En effet, tout bon amateur de vin rêve de déguster ses bouteilles à leur apogée. Or, il se peut que dans votre cave vous ayez différents types de vins et que vous ne sachiez pas comment vous y retrouver. Vin blanc, vin rouge, vin rosé, mais également vin de Bourgogne, du Val de Loire, de la Vallée du Rhône, de la région bordelaise ou encore vins étrangers... Si vous vous demandez quels vins consommer cette année ou lesquels conserver et pendant combien de temps, alors cet article est fait pour vous ! Peut-être est-ce bientôt votre anniversaire ? Ne serait-ce donc pas l’occasion de déguster la bouteille que vous faites dormir tranquillement depuis plusieurs années ? Peut-être est-elle arrivée à son apogée !

Qu’est-ce qu’un vin de garde ?

On distingue trois phases dans la croissance du vin : la jeunesse, l’évolution et la maturité. Lorsqu’un vin dépasse ces trois phases, il n’est plus à son apogée et ses arômes ainsi que sa structure vont décliner. Chaque vin a ses propres particularités. Parmi les vins de garde, il existe trois grandes catégories de vin aptes au vieillissement. Tout d’abord, les vins de moyenne garde peuvent se conserver entre 3 et 10 ans, ensuite arrivent les vins de longue garde qui peuvent être conservés entre 10 et 20 ans, et enfin, nous trouvons les vins de très longue garde qui peuvent atteindre leur apogée au-delà des 20 ans. N’oublions pas cependant que tous les vins ne sont pas aptes à vieillir ! Pour illustrer notre propos, prenons l’exemple du vin rosé. Vendangé généralement à la fin de l’été, il est destiné à être consommé l’année suivante. Même s’il est possible de créer des rosés de dégustation avec un certain potentiel de garde, la grande majorité de la production de vins rosés est destinée à être consommée durant la période estivale.

Comment identifier un vin de garde ?

Avez-vous déjà entendu le fameux proverbe d’Abigail Van Buren : « Il est vrai, des vins s'améliorent avec l'âge. Mais seulement si les raisins étaient bons en premier lieu ».

Ce proverbe résume assez bien le point de départ mais nécessite de creuser un peu plus le sujet. La qualité du terroir ainsi que son exposition, le soin apporté à la vigne ainsi que le savoir-faire du vigneron lors du processus de vinification détermineront la qualité du jus et son potentiel de garde. Le vin est un produit vivant. Tout comme nous, il évolue avec l’âge et peut se bonifier avec le temps à condition qu’il ait été élaboré dans le but de vieillir.

Si l’on s’intéresse aux vins blancs et aux vins rouges, la diversité de la production offre des vins de consommation courante qui sont destinés à être bu entre 0 et 3 ans tandis que d’autres seront plus ou moins aptes au vieillissement.

Parmi les vins blancs, le critère qui a sans doute le plus d’importance pour permettre aux vins de traverser les années et se bonifier est l’acidité. En effet l’acidité est en quelque sorte la colonne vertébrale du vin. Vifs et parfois agressifs au palais lorsqu’ils sont jeunes, certains vins blancs contenant une belle acidité garderont une structure suffisamment solide après plusieurs années de vieillissement. Cette structure permettra aux arômes d’évolution de se révéler tout en gardant une certaine fraîcheur et une belle longueur en bouche. Les vins blancs de Bourgogne, notamment les premiers et les grands crus offrent cette caractéristique. Par exemple les Meursault, les Saint-Aubin, les Chassagne et les Puligny-Montrachet illustrent bien ce propos mais également le Condrieu et le Châteauneuf-du-Pape dans la Vallée du Rhône ou encore un Pessac-Léognan et un Sauternes dans le bordelais ; les vins de Sancerre sur des terroirs de silex vieillissent aussi très bien.

Parmi les vins rouges, l’acidité ainsi que les tanins vont jouer un rôle essentiel dans le processus de vieillissement. Présents quasiment exclusivement dans les vins rouges, les tanins parfois astringents sur la jeunesse, vont se fondre progressivement avec le temps et agiront comme une charpente sur le vin. Les vins charpentés garderont suffisamment de matière et de longueur en bouche pour soutenir les arômes d’évolution et de vieillissement. Les grands vins de Bordeaux (Pomerol, Pauillac, Margaux…) mais également les premiers et grands crus de Bourgogne (Aloxe-Corton, Beaune, Pommard…) ou encore les appellations prestigieuses de la Vallée du Rhône septentrionales (Côte-Rôtie, Hermitage, Saint-Joseph…) et méridionales (Châteauneuf-du-Pape, Gigondas, Vacqueyras…) présentent ces caractéristiques similaires qui permettent le vieillissement en cave.

Le millésime est un paramètre essentiel à prendre en compte. En fonction des conditions météorologiques et notamment les semaines qui précèdent la récolte, certaines années peuvent être bonnes pour la garde et d’autres moins.

Ma cave à vin est-elle propice au vieillissement ?

Comme nous avons pu déjà en parler dans nos précédents articles, l’humidité et la température sont deux facteurs clefs dans le processus de conservation et de vieillissement des vins. Le taux optimal d’hygrométrie est d’environ 70 %. Une humidité trop faible peut détruire le bouchon ; une humidité trop forte peut le faire pourrir. Dans les deux cas, les échanges gazeux, entre l’intérieur de la bouteille et l’air ambiant, indispensables au vieillissement du vin seront perturbés. La température idéale se situe entre 12 et 14°C ; Plus elle baisse, plus le vieillissement ralentit et plus elle augmente, plus le vieillissement s’accélère.

Si c’est deux conditions optimales (température et hygrométrie) sont nécessaires, il est important de noter que la constance de ces deux variables est très importante. Ainsi les caves bien isolées mais aérées avec de la terre battue au sol réunissent souvent des conditions optimales de vieillissement. L’obscurité est elle aussi un élément essentiel pour préserver le vin. En effet, la lumière peut déclencher l’oxydation prématurée du vin.

Si votre cave réunit ces conditions nécessaires à la bonne conservation, vos vins évolueront lentement mais sûrement et raviront vos papilles une fois arrivés à maturité.

Nous espérons que cet article vous a aidé à mieux distinguer les vins à boire et à conserver.

Nous serions ravis de connaître vos expériences, alors n’hésitez pas à laisser un commentaire ci-dessous !