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Quelle est l’empreinte carbone du vin en France ?

Publié le 25/11/2022 par Camille

La France fait partie des plus grands pays producteurs de vin au monde, à côté de l’Italie, de l’Espagne, des Etats-Unis et de l’Argentine. Ces dernières années, l’impact environnemental du vin dans le monde, tant apprécié, se retrouve au cœur des préoccupations. En effet, la viticulture figure parmi les activités agricoles les plus polluantes de l’hexagone. Traduite en chiffres, l’empreinte carbone est de 6,5 millions de tonnes de CO2 par an.

L’impact environnemental du vin en chiffres

Il est difficile de donner des chiffres précis sur l’empreinte carbone du vin dans toute sa chaîne de production. Toutefois, des études permettent de communiquer une valeur moyenne. L’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, avance que pour la France, qui produit une bouteille en verre de 75 cl, l’émission est de 1,1 kg eq. CO2. La marge de variance étant de plus ou moins 50 %, soit 1500 kg eq. CO2. Ces valeurs augmentent lorsqu’il s’agit de grands vins dont le conditionnement se fait dans des bouteilles plus lourdes. Le bouchage, ainsi que le surbouchage, sont également autant d’éléments qui peuvent modifier ces émissions. Il faut savoir que le packaging en représente près de 50 %. Des vignobles tentent de réduire cette partie du conditionnement en optant pour d’autres matériaux plus légers comme le plastique. Aussi, les formes sont parfois modifiées. C’est le cas par exemple, du cubitainer.

Qu’en est-il de ces valeurs, mais cette fois-ci, au niveau de la consommation par personne ? Les études montrent qu’un consommateur français, boit en moyenne 44 litres de vin chaque année. Ce qui équivaut à 58 bouteilles de 75 cl. Il faut à peu près 38 280 litres d’eau pour produire cette quantité de vin. L’émission de GES est d’environ 64 kg eq. CO2.

Secteur viticole : quels sont les principaux postes qui contribuent au bilan carbone ?

Plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre du domaine viticole mondial est issu du travail de la vigne. Les raisons en sont nombreuses. On peut citer, entre autres, la combustion de fioul, faisant tourner les machines tractées et les machines à vendanger. L’utilisation de produits phytosanitaires est aussi un post à impact. Outre leur production, leur transport et leur consommation d’énergie, leur épandage est aussi une source importante de libération de GES dans l’atmosphère.

Une des dernières étapes de la chaîne de production de vin consiste à le commercialiser, une fois en bouteille. Cela nécessite de transporter les contenants dans les différents points de vente telles les grandes surfaces, et au niveau des cavistes. L’Institut français de la vigne et du Vin affirme que l’émission de gaz à effet de serre est particulièrement importante durant cette étape. Le fret routier par exemple, représente 15 % et le transport des personnes dans la filière, 23 %. On parle ici des vendangeurs, des employés, des commerciaux ou des salariés qui utilisent leurs voitures pour se rendre dans les vignes. Voilà en ce qui concerne les pourcentages qu’indique l’Opérateur d’Importance Vitale dans son calcul standard. Le volume de vin transporté et la distance parcourue sont également pris en compte lors du bilan final.

Après la consommation de vin, les bouteilles vides sont recyclées ou parfois, non. D’après la Fédération Européenne du Verre d’emballage et l’Eurostat, 73 % de verre ont été recyclé dans l’Union européenne durant l’année 2013. 25 milliards de ces contenants ont été traité. Une solution qui a permis d’économiser 7 millions de tonnes de dioxyde de carbone.

Il s’agit des aspects les plus connus de l’impact environnemental du vin. La viticulture conventionnelle figure parmi les activités agricoles les plus polluantes. L’empreinte écologique et sanitaire est aussi et surtout liée à l’emploi des pesticides et autres fongicides.

Quelles solutions pour améliorer le bilan carbone du vin ?

Le secteur viticole doit faire face à deux grands défis. D’un côté, celui de diminuer son empreinte carbone et de l’autre, adopter les pratiques qui permettent d’atténuer le changement climatique.

Des méthodes, des recherches et des pistes d’améliorations sont avancées afin que la filière vin atteigne sa neutralité carbone. Pour y parvenir, il est tout d’abord important de connaître son empreinte environnementale. D’après les mises à jour effectuées par Bilans carbone en 2020, l’empreinte carbone de la filière vitivinicole française est de 6,5 millions de tonnes eq. CO2 par an. Les trois principaux postes de dépenses énergétiques sont les énergies (carburants, électricité, etc.), les matériaux entrants (verre, carton, plastique…) et le fret.

L’empreinte carbone de la filière bordelaise, à elle seule, est évaluée à 768 000 T eq CO2/an. Ce qui équivaut à l’empreinte carbone de plus de 70 000 Français, soit 146 kg eq. CO2/ hl de vin. Des chiffres phénoménaux et une augmentation considérable par rapport à l’émission de 2012.

Le Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux se fixe alors des objectifs plus qu’ambitieux. Le premier est de limiter de 15 % l’empreinte carbone de la filière pour les cinq prochaines années. Le second, réduire celle-ci de 54 % en 2030 et de 74 % en 2050.

Sur le même sujet : Quels défis doivent relever les viticulteurs face au réchauffement climatique ?

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