Qui est Bernard Magrez ?

Dans l’article dédié à l'incubateur spécialiste du vin « Start-Up Win », Gaspard vous évoquait Bernard Magrez, un acteur incontournable du secteur vin. Mais qui est vraiment cet homme que l’on surnomme « l’homme aux quarante châteaux » ? 

Né en 1936 à Bordeaux, l'histoire de Bernard Magrez est celle d'un homme dont le nom est aujourd'hui associé à l'excellence dans le monde viticole. Ce magnat du vin est le propriétaire de 38 domaines s'étendant sur plus de 900 hectares, répartis en France, en Europe, en Amérique latine et en Asie. Mais comment cet enfant de Bordeaux, souvent surnommé « l’homme aux 40 châteaux », a-t-il écrit cette histoire captivante ? Gaspard est parti à la rencontre de cette figure emblématique de la filière vin qui, à 87 ans, déborde de vitalité.

Des premiers pas de Bernard Magrez vers le début du succès

Né dans une famille bordelaise de vendeurs de meubles, le parcours de Bernard Magrez n'était pas tracé d'avance. Son père, entrepreneur en maçonnerie, le jugeait comme étant « bon à rien » en raison de ses piètres performances scolaires. À l'âge de 13 ans, Bernard Magrez s'est lancé dans le monde du travail en suivant une formation de scieur de bois pendant trois ans, et y a rencontré des personnalités influentes comme François Pinault.
Son destin a toutefois pris une tournure différente lorsqu'en 1961, il rejoint le groupe Cordier, une maison renommée de vins bordelais. Là, il apprend les subtilités du métier.
Peu de temps après, alors qu’il vient de fêter ses 23 printemps, un banquier lui offre une opportunité en or : la reprise du fonds de commerce d'un petit importateur de porto à Bordeaux. Bernard Magrez renomme l'entreprise William Pitters, jetant ainsi les bases de sa fulgurante carrière. Spécialisée dans les spiritueux, William Pitters devient très rapidement une référence en France, avec des marques leader sur leur marché.

Rencontres déterminantes

Dans les années 60, lors d'un séminaire aux États-Unis, Bernard Magrez rencontre deux figures majeures de la grande distribution française : Marcel Fournier (Carrefour) et Gérard Mulliez (Auchan). Ces rencontres s'avèrent cruciales pour la distribution de ses produits, notamment le whisky William Peel et le vin Sidi Brahim, très prisé par les rapatriés d'Algérie.

L’ascension viticole

En 1979, Bernard Magrez frappe un grand coup avec le lancement de Malesan, un vin de Bordeaux qui s'est très vite imposé comme une référence en France. La décennie suivante, il franchit une étape supplémentaire en faisant l'acquisition de son premier domaine viticole, le Château Pape Clément, l'un des plus anciens grands crus classés de Bordeaux, dont l'histoire remonte à plusieurs siècles. Mais ce n'est que le début d’une remarquable collection de domaines viticoles d’exception.

À Saint-Émilion, le Château Fombrauge est un autre joyau de sa collection. Ce domaine, riche en histoire et en classe, est le reflet du dévouement de Bernard pour les vins de Bordeaux. Mais sa quête de perfection ne s'est pas arrêtée là. Il a étendu son influence au Médoc et même à Sauternes, avec le Château Clos Haut-Peyraguey.

Ainsi, petit à petit, Bernard Magrez investi en France, en Europe, en Amérique latine et en Asie.

En 2012, avec 43 domaines répartis dans neuf pays, Bernard Magrez devient « l'homme aux 40 châteaux ».

Mais outre cette incroyable collection de propriétés viticoles, ce qui distingue Bernard Magrez, c'est sa capacité à persévérer. Alain Raynaud, président du Grand Cercle des vins de Bordeaux, le décrit comme quelqu'un qui « réussit 90 % de tout ce qu'il entreprend ».

Au-delà du vin : un engagement culturel et social 

À côté de sa passion pour le vin, Bernard Magrez montre un intérêt pour d'autres horizons.
En 2011, il créé l'Institut Culturel Bernard Magrez à Bordeaux, un espace dédié à la promotion du street art, qui a pour vocation de servir d'écrin aux artistes contemporains, tout en proposant au public une expérience riche en découvertes.

La même année, il ouvre La Grande Maison, un hôtel 5 étoiles accolé à un restaurant étoilé au Guide Michelin, offrant une carte des vins impressionnante de 259 crus classés bordelais.

En parallèle, conscient des inégalités sociales, Bernard Magrez soutient La Maison de l'Espoir, un orphelinat thaïlandais, et s'engage activement dans la lutte contre le cancer en France.
En 2021, son esprit d'innovation le conduit à lancer « Start-Up Win », un incubateur pour jeunes entreprises du secteur viticole. 

L'art et la culture au cœur de sa mission

Au-delà des affaires, Bernard Magrez est un fervent défenseur de la culture et de l'art. Plusieurs de ses châteaux, dont Pape Clément, organisent des événements culturels, offrant ainsi un tour d'horizon de la richesse du patrimoine bordelais. Ces manifestations, associant le monde du vin à celui de la culture, témoignent de sa vision globale, où le vin est plus qu'un produit : c'est un vecteur de partage et de découverte.

L’innovation au cœur de l'excellence

Outre sa passion pour le vin, Bernard Magrez est également reconnu pour son esprit d'innovation. Pour l’homme, l'excellence est un cheminement constant. S'appuyant sur des innovations technologiques, il cherche à améliorer sans cesse la qualité de ses vins. Par exemple, le Château Fombrauge utilise un robot viticole moderne pour protéger l'environnement, tandis que le Château Pape Clément exploite des barriques connectées pour optimiser le vieillissement de ses vins. Dans chacun de ses domaines, Bernard Magrez a introduit des méthodes modernes, à la pointe de la technologie, tout en respectant la tradition bordelaise.

Un Propriétaire au Service de ses Terroirs

Le succès de Magrez dans le monde du vin n'est pas le fruit du hasard. Son respect pour les terroirs bordelais, ainsi que sa volonté d'offrir des vins de premier ordre, ont fait de lui un acteur majeur dans le monde viticole. Sa société, axée sur l'excellence, veille à ce que chaque château, chaque domaine, reflète la classe et l'authenticité de ses crus.