Raimonds Tomsons, sacré meilleur sommelier du monde 2023

Dimanche 12 février, le concours du Meilleur Sommelier du Monde s'est achevé à Paris La Défense Arena, devant un public de 4000 personnes. 

Au terme de cette compétition dans laquelle s'affrontaient des sommeliers talentueux venus du monde entier, c'est Raimonds Tomsons, candidat letton, qui a remporté le prestigieux titre de Meilleur Sommelier du Monde 2023, décerné par l'Association de la Sommellerie Internationale (ASI). Il laisse la deuxième place à la danoise Nina Jensen et la troisième place au hongkongais Reeze Choi. Si les français étaient venus en nombre soutenir la candidate tricolore Pascaline Lepeltier, celle-ci n'a quant à elle pas disputé la finale, éliminée au pied du podium à la quatrième place.

Raimonds Tomsons a pris sa revanche

Déjà sacré meilleur sommelier d'Europe et d'Afrique en 2017, Raimonds Tomsons n'en était pas à sa première participation au prestigieux concours du Meilleur Sommelier du Monde. Et pour cause, en 2019, ses talents de sommelier l'avait déjà conduit à disputer la même compétition, au terme de laquelle il était arrivé à la troisième place, derrière la danoise Nina Jensen, décidément abonnée à la deuxième place du concours, et le candidat allemand Marc Almert, qui avait alors remporté le titre de Meilleur Sommelier du Monde.

Si Raimonds Tomsons avait perdu des points à cause d'un vin de Sauternes qu'on lui demandait de servir alors qu'il n'existait pas dans la sélection de bouteilles proposée aux candidats pour effectuer leur service, le sommelier a, cette année, réalisé un parcours sans faute et s'est distingué des deux autres finalistes par son calme olympien, son enthousiasme et son professionnalisme.

A propos du candidat

Elu "Meilleur Sommelier de Lettonie" à trois reprises, Raimonds Tomsons se distingue depuis de nombreuses années déjà pour son exceptionnel niveau de compétence dans le domaine de la sommellerie.

Après une longue carrière de plus de 20 ans en tant que chef sommelier du restaurant Vincents situé à Riga, l'homme distille désormais ses précieux conseils à l'entreprise Barents Wine Collectors, dans laquelle il officie au poste de directeur des vins.

Un concours aussi difficile que prestigieux

Durant une semaine, Raimonds Tomsons s’est battu sans relâche, parmi 66 autres candidats. En provenance du monde entier, ils se sont affrontés à travers des épreuves de haut niveau, destinées à évaluer leurs compétences et leurs capacité en sommellerie. Selon William Wouters, président de l’Association de la Sommellerie Internationale, « il s’agit du plus grand nombre de candidats à avoir jamais participé au concours. ».

A l’issue des quarts de finale, il ne restait plus que 17 candidats en lice pour les demi-finales qui se tenaient le vendredi 10 février dernier.

Les demi-finales

Afin de départager les demi-finalistes encore en lice, l’ASI a soumis les candidats à la traditionnelle épreuve écrite ainsi qu’à une série de trois ateliers.

Le premier, qui se déroulait en quatre temps, demandait aux participants de déguster trois vins rouges que ces derniers avaient pour consigne de décrire et d’identifier en trois minutes avant d’en exprimer le point commun. Ils étaient ensuite invités à procéder à la description organoleptique complète d’un vin effervescent avant d’identifier cinq boissons alcoolisées. Tout cela, sous l’œil vigilant d'Andreas Larsson (meilleur sommelier du monde 2007), d’Olivier Poussier (meilleur sommelier du monde 2000) et d’Heidi Mäkinen (Master of Wine).

Le deuxième atelier, diaboliquement déstabilisant, confrontait les candidats à une épreuve de mixologie, en les soumettant à l’identification – dans un bar reconstitué pour l’occasion – des ingrédients nécessaires à l’élaboration d’un sazerac et d’un aviation, deux cocktails dont il manquait un ingrédient pour en élaborer le deuxième. L’épreuve était suivie d’une identification à l’aveugle de cinq boissons en deux minutes seulement. Des breuvages avec lesquels les demi-finalistes avaient ensuite pour mission d’imaginer un accord 100% vegan autour de quatre plats.

Enfin, le dernier atelier, périlleux à souhait, plaçait les candidats en condition de service. Parce que de nombreux pièges leur ont été tendus, peu ont terminé le service dans le temps imparti tout en étant parfaitement précis, aussi bien dans leur savoir-faire que dans leur savoir-être. Ce dernier volet des demi-finales a ainsi permis de mesurer les candidats sur leurs capacités de concentration ainsi que sur leur précision. 

Durant toutes ces phases, Raimonds Tomsons s’est distingué pour son sang-froid inébranlable.

La finale

Dans la grandiose salle de spectacle de Paris La Défense Arena, dimanche 12 février dernier, la pression était insoutenable.

Durant 45 minutes, les trois finalistes Nina Jensen, Reeze Choi et Raimonds Tomsons se sont succédés devant un jury impitoyable, avec Andreas Larsson (Meilleur Sommelier du Monde 2007) pour maître du jeu.

D’abord éprouvés à la prise de commande de plusieurs cocktails, chacun a ensuite été jugé sur le service de différents vins dont un n’était pas à température.

La troisième épreuve consistait à déguster et identifier quatre vins blancs en quatre minutes. Lesquels il fallait ensuite relier avec deux types de roche propre à leur terroir d’origine.

Cette finale de haute volée se poursuivait par un défi lancé par la triplement étoilée cheffe Anne-Sophie Pic, présente à l’une des tables. Celle-ci proposait aux finalistes d’accorder les vins blancs qu’ils venaient de boire avec quatre plats présents sur la carte de son restaurant et d’en expliquer le choix.

Une carte des vins étaient ensuite présentée aux candidats qui devaient en relever les erreurs, avant de se replonger, une fois n’est pas coutume, dans l’exercice de la dégustation de deux vins, rouges cette fois-ci. S’ils devaient procéder à un examen organoleptique complet du premier, ils avait pour épreuve ultime d’argumenter le deuxième, qui était le même vin mais d’un millésime différent.

Sur l’ensemble de la finale, il faut le reconnaître, Raimonds Tomsons s’est distingué pour sa précision, son professionnalisme hors pair mais aussi pour sa bonne humeur et son enthousiasme qui ne l’ont jamais quitté malgré la pression.